C'est difficile de pouvoir penser que quelque chose n'existe pas, parce qu'on ne le voit pas. Difficile de croire que la vie est belle, alors que dans le monde, quelque part, il y a des guerres, des enfants, des femmes et des hommes qui doivent se battre au quotidien pour essayer de vivre. Difficile de sourire, alors que des proches ou des inconnus vivent dans la peine, la misère, la rue.

Difficile de marcher alors que tant d'autres n'arrivent pas à avancer...

Quand on observe un peu mieux autour de soi, qu'on s'intéresse un peu plus à l'autre et qu'on cesse de penser à son petit monde, son petit confort personnel, ce petit monde un peu égoïste dans lequel on se complaît à penser que nous ne sommes pas heureux, alors, on pourrait penser que quelque chose de miraculeux existe.

Pas heureux... ?

Alors que nous avons la chance pour nombre d'entre nous d'avoir un toit sur la tête, peu importe sa superficie. Heureux de manger à notre faim, peu importe cette ressource. Heureux de partir travailler, peu importe la distance. Heureux de marcher, d'être libre, de voir, de ressentir, de respirer et tant d'autres choses que nous oublions, parce qu'elles sont naturelles, que nous n'en sommes pas privées, peu importe d'où cela naît.

Il y a quelque part, ce petit ressenti indéfinissable que l'on ne voit pas, parce que nous sommes centrées sur nous même. Sur un petit confort superficiel dans lequel, aucun de nous n'échappe. Parce que dès la naissance, tout est fait en sorte pour que nous puissions avoir tout ce que nous désirons, sans jamais le demander. Cela devient une attente quotidienne, une ambition de vie que nos parents nous ont transmises. Ne jamais manquer de rien, et nous construisons notre vie sur cette base.

Aussi bien, que lorsque nous en sommes privés, nous sommes déstabilisés, parce que ce manque devient un « non » qu'ont souvent prononcés nos parents, pour nous refuser une demande.

Ce « non », c'est la frustration de toute une vie, elle s'accompagne parfois d'une injustice à nos yeux. Pourquoi ce « non », alors que nos parents sont là, pour nous donner tout ce qu'il nous faut.

Ce « non », on finit par le détester, car il implique une limite à un besoin. On grandit, on devient un ado, un adulte, un vieillard...

Et si l'on réfléchit bien, on le prononce très souvent sans même sans rendre compte. Quand on devient parents à notre tour.

Je me suis souvent demandée pourquoi, dans ma jeunesse, ce « non », me faisait si mal. Je trouvais souvent cela injuste. Je ne me suis jamais demandée pourquoi, certainement, parce que j'étais enfant, jeune, et que ce « non » pouvait être aussi une source de bienveillance, de protection, mais je ne le voyais pas comme ça.

Avec le recul, au fur et à mesure des années, et un regard décentralisé sur mon petit moi intérieur, je pense que ces « non » m'ont appris à avancer différemment.

Comme je pense que toutes les épreuves que nous passons, sont aussi, ce qui nous aide à avancer et à rester fort. Ces épreuves, sont ces petits « non », pour nous ouvrir les yeux, pour nous apprendre à écouter, à entendre, à voir plus loin, plus grand.

Lorsqu'on ouvre ses volets le matin, on devrait remercier ce jour que nous allons vivre et non essayer de le faire. Parce que si on regarde bien, cela veut dire, que nous allons bien, que nous sommes en bonne santé et que pour ceux qui avons un travail, nous avons la chance de pouvoir nous y rendre et d'être capable d'y travailler.

Lorsqu'on se sert un bon petit déjeuner, on devrait aussi être reconnaissant, parce que tant d'autres dans le monde, n'ont parfois rien à manger...

Je me suis émerveillée tout cet été, d'aller au travail le matin de bonne heure, et d'admirer ces magnifiques levers de soleil, tous aussi changeant et lumineux. J'ai de la chance de pouvoir avoir eu la vue pour les admirer.

Je remercie chaque jour, le ciel d'être bienveillant envers moi et ma famille, et mes proches amis et il n'y a pas un jour, où je manque de prier pour que l'on vive dans un monde de paix, où chacun se respecte et aime l'autre sans contrepartie et quelque soit sa religion ou conviction.

J'ai eu aussi de la chance de pouvoir vivre des moments qui pour moi, sont mystérieux, magiques, dont je n'aurais sans doute jamais de réponse, mais au fond, tout n'a pas besoin d'être toujours expliqué...

Je pense qu'on a tous besoin d'avoir entendu des « non », parce que si nous voulons vivre heureux, nous devons connaître aussi des frustrations pour apprécier chaque chose qui nous entoure et chaque personne qui vient ou qui reste dans notre chemin de vie.

Nous sommes tous chacun à nos niveaux capables de changer nos petits conforts personnels pour ouvrir grand les yeux, et être heureux et reconnaissants d'avoir ce que nous avons. Nous pouvons tous aller vers les autres avec un sourire ou un geste chaleureux pour réconforter celui qui en a besoin. Nous avons tous le pouvoir de changer un peu le monde à notre petite échelle, mais chacun de nous sait que c'est avec des petits ruisseaux que nous faisons de grands fleuves...

Il n'y a pas de « non », lorsque l'on sourit, qu'on se rend utile, qu'on sort un peu de nos zones de confort. Cela pourrait paraître difficile si on pense que chacun a ses problèmes et qu'on en a déjà suffisamment avec les nôtres. Mais je pense qu'au contraire, tout est bien plus facile et gratifiant lorsqu'on regarde plus loin, et qu'on oublie un peu son petit monde confortable au final.

Je dirais qu'on passe trop de temps à se plaindre alors qu'on a parfois bien trop et que l'on gaspille. Qu'on perd trop d'énergie à pleurer alors qu'on devrait rire et danser. Qu'on mutile nos vies, par des drogues ou des médicaments, alors qu'il suffirait de sortir prendre l'air et savourer la saveur de la nature en fermant les yeux. Qu'on supprime des vies, alors qu'elle est si miraculeuse...

Je trouve que chaque instant passé avec ceux que l'on aime et chaque geste aimant que l'on offre est un miracle. Je pense que tous ces « non » n'attendent qu'un instant pour se transformer en de meilleurs« oui », s'ils nous offrent des moments gratifiants pour donner le meilleur de nous même. Que tout ce qui semble difficile à réaliser, est aussi simple lorsqu'on s'en donne les moyens...

La vie à elle seule est un miracle et il suffirait à chacun de nous d'y croire pour que nos vies n'en deviennent que plus belles...

C'est fou, c'est vrai quand on n'y pense,

On sait pourtant qu'ils ne sont plus là...

Que ça n'a pas vraiment de sens,

Qu'on ne les serrera plus dans nos bras...

Pour certains, on dit, c'est fini,

Ils se sont envolés tout là-haut...

Pour d'autres, c'est ça, la vie,

Avec l'âge, vient le grand saut...

Puis il y a nous, et eux,

Ceux qui pensent autrement...

Ceux qui même sans leurs yeux,

Savent qu'ils sont là, différemment...

On les croise autour d'un son,

D'une présence ou d'un ressenti...

De quelque chose de très profond,

D'une chaleur non définie...

On se surprend à parler avec eux,

Pas très fort, c'est juste un échange...

On leur dit qu'on est heureux,

Il faut pas qu'on les dérange...

Mais ils savent, ils voient tout,

On ne peut rien leur cacher...

Un jour, ils viennent à nous,

En coup de vent, nous murmurer...

Que la vie doit continuer,

Qu'ils ne sont pas vraiment partis...

Que s'éteindre, n'est pas aimer,

C'est leur ôter un peu de leur vie...

C'est fou quand on n'y pense,

Parce qu'au fond, ils sont bien là...

Dans notre cœur, cette présence,

Nous enlace comme de vrais bras...